Bienvenue sur le site de Françoise Buire, iconographe orthodoxe à Vézelay (Atelier à son domicile)

L’icône des Saints de Bourgogne

Cette icône représente 17 saints qui ont rayonné sur la Bourgogne. Tous n’étaient pas originaires de cette région, mais beaucoup y ont versé leur sang.
Rappelons-nous que jusqu’au baptême de l’empereur Constantin les chrétiens sont pourchassés et nombreux sont ceux qui sont mis à mort.
Si j’ai placé St Germain l’Auxerrois au centre de l’icône c’est à la fois parce que ce fut un homme véritablement extraordinaire mais aussi parce que cette icône a été peinte pour la paroisse orthodoxe de Vézelay qui lui est dédiée.
Nous lirons ensemble cette icône en commençant par le haut, de gauche à droite.

(les photos des détails de cette icône ont été agrandies par rapport à l’original peint ce qui explique qu’elles peuvent apparaître un peu grossières).


Saint Bénigne, martyrisé à Dijon (+179)

Né à Smyrne (actuellement Izmir, en Turquie), Bénigne fut le disciple de Saint Polycarpe qui était lui-même disciple de St Jean l’évangéliste.
Polycarpe l’éduqua et plus tard l’ordonna prêtre, puis, sur les conseils d’Irénée qui partait en Gaule, l’envoya avec d’autres ( Andoche, Thyrse, Andéol) pour évangéliser celle-ci.
St Andeol resta dans les régions méridionales, Irénée, sacré par Pothin, resta 24 ans à Lyon où il fut martyrisé et Bénigne remonta vers le Nord jusqu’à Autun.
Là, le sénateur FAUSTE, qui était un chrétien caché, l’accueillit et toute la maison se convertit, dont le plus jeune fils Symphorien (également représenté sur l’icône) qu’il baptisa.
En quelques années une fervente communauté chrétienne se forma ainsi à Autun. Alors Bénigne continua son évangélisation vers Mâcon, puis Langres. Cette ville, comme Autun, fut placée sous la protection de Marie, peut-être en mémoire d’Ephèse, ville proche de Smyrne, où Marie, la mère de Jésus, avait fini ses jours.
Enfin il arriva à Dijon, qui était une ville réputée pour être vouée aux cultes païens. Mais la pureté de Bénigne et ses miracles parvinrent à changer les cœurs, à commencer par celui d’une vierge : Paschasie qui devint sa disciple (avant d’être brûlée vive). Des oratoires furent construits ça et là, mais la persécution reprit de la vigueur sous le règne de Marc Aurèle : « Mettez à mort les confesseurs du Christ ! » avait-il écrit au gouverneur de Lyon.
Réfugié d’abord à Prenois, puis à Epagny, il fut vite repéré (« tête rase, et mœurs différentes des nôtres ») et arrêté. Il subit un martyre d’autant plus long et affreux qu’il refusa jusqu’au bout de devenir prêtre païen comme on le lui enjoignait (vu son charisme évident).
D’abord fouetté sur un chevalet, il fut enfermé dans une tour où un ange vient le réconforter, au point qu’il en sortit tout ragaillardi le lendemain. On lui enfonça alors des alènes brûlantes sous les ongles (Cf. la petite sculpture du XVe siècle qui se trouve au musée de Dijon) puis on l’enferma avec des chiens furieux et affamés.
Il resta 6 jours dans ce cachot en priant sans cesse…et l’ange revint, lui retira les alènes, les chiens ne le touchant pas. On retrouve souvent dans les récits hagiographiques cette complicité des saint avec la nature, les animaux : ainsi, notamment, St François d’Assise et son loup, St Séraphim de Sarov et son ours et Ste Colombe dont on lira le récit de sa vie un peu plus bas.
Au 6e jour il semblait guéri. Alors on lui brisa la tête à coups de barre de fer et on l’acheva d’un coup de lance.
Au moment de son trépas les gens alentour prétendent avoir vu une colombe blanche s’élever dans le ciel tandis qu’un parfum suave remplissait l’air tout autour. Il est « né au ciel » le 1er Novembre 178.
A noter que la cathédrale de Dijon lui est dédiée.



Saint Pèlerin, premier évêque d’Auxerre, martyr (+ 304, fête le 16 mai)

Evêque missionnaire, saint Pèlerin avait été envoyé de Rome, en 258, par le Pape Sixte II pour évangéliser le centre de la Gaule. D’Auxerre, où il jeta les fondements d’une chrétienté, il se rendit à Entrains, qu’il dut fuir à cause de l’hostilité des païens pour aller se cacher à Bouhy, près d’une source qui depuis porte son nom. Là, les soldats romains de Valérien l’arrêtèrent et l’emprisonnèrent près de Cosme, à l’endroit où fut édifiée la chapelle Sainte-Anne. Condamné à la peine capitale, il fut exécuté le 16 mai 259 (décapité) et enterré à l’emplacement de l’actuelle église. Une légende dit que lors de son arrestation à la fontaine de Bouhy, alors que l’un des soldats voulait le fouetter, le fouet se transforma en serpent qui alla s’enfoncer dans la source. C’est pourquoi il est parfois représenté avec la palme du martyre et un serpent à ses pieds.




St Marcellin ou Marcellien, 2ème évêque d’Auxerre (+ 330, fête le 13 mai)

Le livre des évêques d’Auxerre écrit au IXe siècle indique que Marcellien est d’origine gauloise. Il n’est donc pas l’un de ces nombreux prédicateurs venus d’Italie ou du Moyen-Orient comme Bénigne, mais soit quelqu’un que St Pèlerin a converti puis assimilé à son clergé, soit un converti venu d’une autre Église de Gaule fondée auparavant.
Il est témoin de la mort des compagnons de Pèlerin, ultérieurement béatifiés : saint Corcodome, diacre venu de Rome ; saint Alexandre et saint Jovinien, sous-diacres ; saint Marse, prêtre. Tous sont inhumés au Mont-Artre, en périphérie d’Auxerre, qui était à ce moment-là le cimetière public.
Il y fut lui-même inhumé, un 13 mai, vers l’an 330.
Au début du XVe siècle un catalogue des reliques de la cathédrale St Etienne d’Auxerre indique la présence de reliques de saint Marcellien.
Le petit village Saint-Marceau près de Toucy pourrait avoir été originellement nommé en son honneur.


St Amâtre (+418), prédécesseur à l’archevêché d’Auxerre

Saint Amâtre ou Amateur fut le 5ème évêque d’Auxerre de 386 jusqu’à sa mort le 1er mai 418.
Personnage respecté, issu de la haute société auxerroise, il fut formé par son prédécesseur l’évêque Valérien.
Alors qu’il n’était encore que diacre il opéra déjà quelques miracles dont celui de chasser des démons qui hantaient le Mont-Artre déjà mentionné, rebaptisé par la suite Mont St Symphorien car Amâtre y déposa plus tard des reliques de ce saint, qu’il avaient rapportées d’Autun.
Sacré évêque, il développa le culte des saints et particulièrement du premier diacre martyr Saint Etienne. Raison pour laquelle il dédia la cathédrale de sa ville à ce saint. A la même époque d’autres cathédrales furent également dédiées à St Etienne jusqu’à l’époque de leur transformation ou reconstruction gothique où elles furent alors mises sous la protection de la Vierge et rebaptisées « Notre Dame » comme à Paris.
Il semble que sa forte personnalité s’opposa avec celle de celui qui allait devenir son successeur, Germain. Celui-ci issu d’une noble famille également, mais plutôt « épicurien » et s’adonnant notamment à la chasse, avait pris l’habitude de suspendre ses trophées aux branches d’un grand arbre (pinus ? ou pirus ? pin ou poirier ? la mauvaise écriture du biographe laisse encore planer le doute) qui était l’objet d’obscures superstitions. Têtes de sanglier ou autres morceaux de choix pendaient à l’arbre et contribuaient à entretenir la dévotion païenne dont il était l’objet. Amâtre décida donc de le faire abattre…mais se doutant de la réaction de Germain, qu’il savait coléreux, il décida aussitôt de s’éclipser et alla passer quelques temps à Autun.
Durant le voyage et notamment autour du « saut du Goulou » dans le Morvan, Amâtre réalisa encore quelques actes « miraculeux » qui lui valurent une grande renommée dans la région (guérisons de paysans, « vision » qui lui permet d’aider un habitant à retrouver les voleurs qui l’avaient dépouillé de ses biens…et exhortation à leur pardonner !).
Mais arrivé à Autun, Amâtre n’eût de cesse de rencontrer le préfet (qui était aussi religieux) pour lui faire une requête. En effet, comme beaucoup de saints personnages, il avait la prescience de sa mort prochaine et il en connaissait même exactement le jour : le 1er mai 418. Or il ne voyait qu’un homme capable de prendre sa succession : le terrible Germain !
Mais Germain était gouverneur et il fallait donc une autorisation spéciale du préfet pour le libérer de sa charge et le faire tonsurer.
Amâtre obtint sans difficulté cette autorisation tant il était estimé …et probablement persuasif !
De retour à Auxerre, il rassembla donc ses clercs et les avertit de son prochain départ et de ses intentions de nommer Germain à sa place.
« Les voyant tristes et silencieux, il se dirigea vers l’église où il avait convoqué tout le peuple, et y trouva Germain en prière avec les autres ; il le dépouilla de l’habit séculier, l’enrôla dans la milice de l’Eglise et le déclara son successeur, en lui recommandant de garder sans tâche l’honneur qu’il venait de recevoir. Après cela, ce père pieux étant tombé malade, il se fit porter dans l’église sur son siège épiscopal. Ce fut là qu’il s’éteignit entre les mains de ceux qui le soutenaient ».

Il est à noter que "Le diocèse d’Auxerre" a été créé vers la fin du 3ème siècle. Vingt-sept de ses évêques - dont Saint Germain - sont vénérés comme saints ; ce qui lui valut d’être appelé, par le pape Pascal II : "la sainte Église d’Auxerre".


Sainte Reine, Martyre (+252)

Née en 238 à Alize. Son père, Clément, est l’un des premiers seigneurs du pays. Il la chasse du domicile familial lorsqu’il découvre qu’elle est devenue chrétienne, convertie par sa nourrice (la mère était morte en couches).
Reine devient donc bergère, à Grignon, gardant les moutons de sa nourrice et priant sans cesse. Elle aime particulièrement écouter le récit de la vie des martyrs.
Justement est publiée à ce moment-là la 7e persécution. Le lieutenant Olibre (Olybrius) est envoyé par l’empereur pour rechercher les chrétiens en Gaule et sa mission le conduit dans la région.
Il remarque un jour Reine, dont la beauté était semble-t-il assez exceptionnelle et veut l’épouser. Reine refuse et est conduite à la prison du château de Grignon. Elle y est enchaînée de telle façon qu’elle est obligée de rester debout jour et nuit (la chaîne a longtemps été gardée à Flavigny – elle apparaît dans l’iconographie latine).
Seul, un chrétien, Théophile, la visite et la réconforte. Passée en jugement, refusant toujours le mariage et surtout de renier sa foi comme on le lui demande, elle est dénudée, attachée à un chevalet et fouettée au sang. Comme elle continue de chanter des cantiques, on s’acharne : arrachage d’ongles, écorchée avec un peigne de fer et autres supplices…jusqu’à la décapitation.

Sainte Magnance (+448)
En 448, Saint Germain, évêque d’Auxerre, au sommet de son immense renommée, tombe malade à Ravenne où il était venu rencontrer l’empereur. Avant de mourir, il exprime le souhait que son corps soit ramené à Auxerre. Cinq jeunes filles accompagneront sa dépouille embaumée : Magnance, Pallaye, Parcaire, Camille et Maxime. Le cortège s’ébranle, remontant lentement vers Lyon, puis Autun, en direction d’Auxerre.
Magnance, épuisée par un si long voyage, décède entre Rouvray et Saint Pierre-sous-Cordois, à quelques jours de marche du but. A sa demande, elle est enterrée au bord de la voie romaine et les restes de son corps tombent dans l’oubli pendant plus de deux siècles.
Au 7e siècle, un pèlerin d’Augustodunum (Autun), se rendant à Auxerre pour y vénérer les reliques de Saint Germain, s’endort, le soir venu, sur une grosse pierre avec, pour oreiller, le squelette d’une tête de cheval. Sainte Magnance et Sainte Pallaye lui apparaissent dans un songe. Elles l’avertissent du danger qu’il court et Sainte Magnance le touche avec une baguette. Réveillé en sursaut, il s’aperçoit qu’un serpent, sorti du squelette, essayait d’entrer dans sa bouche.
Il avertit alors les habitants du village que les restes de la Sainte se trouvaient probablement à l’endroit où il avait passé la nuit. En effet le corps est exhumé et transporté jusqu’à l’église de Saint Pierre-sous-Cordois, devenu depuis ce jour Sainte Magnance.
Au 12e siècle un tombeau fut construit pour recueillir ses restes. C’est l’un des plus beaux spécimens de l’art bourguignon de cette époque. A l’origine, il était peint. Certaines traces en témoignent encore.
De nos jours, les reliques de Sainte Magnance reposent dans une châsse placée à côté du tombeau.



Sainte Camille (+448)
Ste Camille habitait Centumcellé, en Italie lorsqu’elle fut attirée à Ravenne par le bruit des prédications de St Germain : elle assiste le saint évêque dans ses derniers moments et accompagne pieusement son corps en France. (cf plus haut).
Elle ira un peu plus loin que Ste Magnance (dans un village qui est à une dizaine de kilomètres au sud d’Avallon) , mais mourra également d’épuisement à 2h de marche d’Auxerre laissant, elle aussi son nom au lieu : Escolives-Ste Camille. L’église du lieu lui a été dédiée mais les calvinistes brûlèrent ses reliques.
L’église reste magnifique avec son clocher octogonal et le site gallo-romain voisin est un haut lieu archéologique.


Saint Germain d’Auxerre (+448)
On trouve partout et notamment sur Wikipédia où elle est assez bien faite, la biographie du grand St Germain d’Auxerre. Il faut dire que c’est un personnage véritablement hors du commun qui a été finalement évêque contre son gré (cf la biographie de St Amâtre) mais qui a plus qu’assumé sa charge : il l’a transcendée et, à l’image de ce que devrait être tout chrétien, il a témoigné jusqu’à sa mort de la Présence divine qui l’habitait.
L’Eglise orthodoxe l’a inclus dans ses prières aux saints et un « tropaire » a été rédigé à son intention et qui est chanté à chaque liturgie dans la chapelle orthodoxe de Vézelay :
• SAINT ÉVÊQUE GERMAIN, NOTRE PROTECTEUR,
• HONNEUR ET CONSOLATION DE L’ÉGLISE DE GAULE.
• TU AS QUITTÉ LA GLOIRE ET LES RICHESSES
• POUR SUIVRE AVEC HUMILITÉ LE CHRIST NOTRE DIEU.
• TU AS COMBATTU LES HÉRÉSIES
• ET FAIT TRIOMPHER LA VRAIE FOI.
• Ô PÈRE DES AUXERROIS, REFUGE DES MALHEUREUX,
• PRIE LE CHRIST DE NOUS AFFERMIR DANS SA MISÉRICORDE.




Sainte Colombe, martyre (+274)

Originaire d’Espagne, de famille royale et de parents païens, Colombe quitte son pays à cause des persécutions. Avec quelques fidèles, elle prend le chemin de la Gaule. Après avoir reçu le baptême à Vienne (en Dauphiné), elle se rend au pays de Sens où la religion est très florissante. Modèle de pureté et de courage, alors qu’elle est encore très jeune, elle résiste courageusement aux autorités romaines qui veulent la faire renoncer à sa foi, et subit le martyre le 31 décembre 274 à la sortie de Sens (lieu dit : Fontaine d’Azon).
Elle est enfermée dans les arènes de Sens. Et subit alors les avances de Barusas, un jeune mécréant de passage. Mais un ours échappé d’une cellule de l’amphithéâtre, s’interpose pour la défendre. L’empereur impressionné, ordonne alors de mettre le feu à la prison afin de faire périr Colombe et la bête. Une pluie torrentielle s’abat sur la ville et éteint l’incendie. Elle est alors décapitée. Les chrétiens construisirent une église sur son tombeau et un monastère s’y établit.



Saint Symphorien, martyr (+180)
Fils du noble Faustus et d’Angusta son épouse, il fait partie des premiers chrétiens dans la ville d’Autun où on adore Apollon, Diane et Cybèle.
Croisant un cortège promenant une statue de Cybèle (la Magna Mater, Mère Primordiale, c’est-à-dire la Mère de tout le panthéon des dieux romains, mais aussi la déesse de la Nature), Symphorien, encore jeune, se moque du cortège ; il est aussitôt arrêté pour passer au tribunal.
C’est le consulaire Heraclius qui fait l’interrogatoire :
«  — Nom, qualités  ».
— Je m’appelle Symphorien. je suis chrétien.
— Les chrétiens sont rares par ici. Pourquoi n’as-tu pas adoré la mère des dieux ?
— Je suis chrétien. J’adore le vrai Dieu qui est dans les cieux, pas les statues de démons. Celles-là je les brise à coups de marteau.
— Tu n’es pas seulement sacrilège, mais rebelle. De quelle ville es-tu ?
Un officier répond : — D’ici même et de famille noble.
— C’est cela qui te rend si fier ? Qu’on lise les ordres de nos princes...
Un officier lit les décrets de proscription contre les chrétiens.
— Tu es coupable de deux crimes : sacrilège envers les dieux et mépris des Lois. Tu es passible de mort.
— Jamais je ne considérerai cette image autrement que comme un piège du démon.  »
Symphorien est battu et incarcéré.
Après le délai légal, considérablement affaibli, il est conduit au juge. Second interrogatoire ; ni promesses, ni menaces n’ébranlent le jeune homme : «  Tu as puissance sur mon corps ; tu n’auras pas mon âme  », répond-il au juge.
Condamné à mort, il est amené hors les murs et décapité.
Du haut des remparts, sa mère l’exhortait ( elle apparait sur l’icône, les bras levés) :
« — Mon fils, souviens-toi du Dieu Vivant. Aujourd’hui, par un heureux échange, tu vas passer à la vie céleste.  »
Des chrétiens enlevèrent le corps du jeune martyr et le déposèrent, non loin de là, auprès d’une fontaine.

Vers 450, on érigea une basilique sur le lieu du martyre de saint Symphorien. Elle fut desservie par un monastère qui connut sa période de gloire et contribua à l’extension du culte du saint.
À l’époque mérovingienne, il était considéré comme un saint national, à l’instar de saint Denis et de saint Privat. Ce dernier est précisément fêté la veille de la st Symphorien, le 21 août.

Saint Savinien, premier évêque de Sens, martyr (+ vers 300). Fêté le 19 octobre
Saint Savinien est né à Patmos, fils d’un certain Savinien et d’une femme que celui-ci épousa en secondes noces. Il eut d’ailleurs également une fille qui fut appelée Savinienne.
Bien né, Savinien put suivre des études mais s’intéressa particulièrement à la philosophie. C’est ainsi qu’il découvrit le christianisme et se convertit. Il décida alors de tout quitter pour se consacrer au Christ et parti… « guidé par l’Esprit ».
Il parcouru ainsi l’Italie, la Gaule, arriva en Champagne, à Troyes puis devint ermite en bordure de Seine (où ?). C’est alors seulement qu’il reçut le baptême des mains de Saint Parre.
Il devint ensuite le premier évêque de Sens, ce qui était encore assez risqué à l’époque et en effet il fut arrêté et subit le martyre (décapité à la hache) vers 300.

Saint Potentien, 2e évêque de Sens, martyr (début du IVe siècle)
On ne sait pas grand-chose de lui, sauf qu’il prit la suite de Savinien comme évêque de Sens…et qu’il subit le martyre, à son tour. Tous ces chrétiens qui étaient aussi des pasteurs savaient pertinemment ce qui les attendait, à n’en pas douter.
Il devait être en tous cas très vénéré lui aussi et pendant longtemps. J’ai trouvé ce texte à propos d’un suaire le concernant, suaire qui avait voyagé jusqu’à…Patmos :
Bien que la description de l’inventaire rédigé au début du XIIIe siècle soit peu précise, il semble que le trésor de Patmos ait possédé deux nappes d’autel apparentées, tant par leurs coloris que par leurs motifs, à ce suaire. Ce tissu provient probablement d’une chasuble, comme le suggère la coupe arrondie du bas. Ce tissu aurait pu être remployé lors de la translation, faite en 1218 par l’archevêque Pierre de Corbeil, des restes de saint Potentien puisqu’un fragment de la même étoffe fut utilisé pour les reliques de saint Loup, vraisemblablement en 1210, au moment de leur ostension solennelle, par le même Pierre de Corbeil. Ces indications permettent de supposer que le tissu du suaire de saint Potentien est parvenu à Sens à la suite du sac de Constantinople par les Croisés, en 1204.


Saint Prix, martyr (+274)
Sous le règne d’Aurélien, la persécution redouble et l’on parcourt villes, campagnes et villages à la recherche des chrétiens. Beaucoup se réfugient dans l’auxerrois qui présente l’avantage d’être entouré d’épaisses forêts.
A Cociacus (Saints, en Puisaye) les romains finissent par trouver Priscus, qui était un personnage noble, illustre aussi car à la tête de cohortes venues de Besançon. Lui et ses compagnons sont tous massacrés par le glaive, car ils refusent de se rendre et de renier leur foi.



Saint FLorentin, ermite et martyr (+407)
Originaire d’Ecosse (et peut-être même fils d’un roi) il semble avoir fui son pays . Arrivé dans cette région de Gaule qui portera ensuite son nom, il vit comme un berger et est assez méprisé par la population. Etait-il un « simple » ? Il vit en ermite, mais a été à un moment donné le compagnon d’Hilaire de Poitiers.
Il est finalement massacré par les vandales à Suin.
(je suis à la recherche de plus d’informations à son sujet)



Saint Moré, - ou Moderatus -, enfant martyr (+485)

On ne sait pas très bien si Moré était enfant ou jeune adolescent lorsqu’il subit le martyr, décapité par les barbares, les Goths venus de Germanie, à l’époque des grandes invasions. Mais sa figure est émouvante et l’on peut voir un tableau représentant son supplice dans la nef de l’église de St Moré, petit village en bordure de la Cure, non loin des grottes préhistoriques d’Arcy-sur-Cure.
Son tombeau est à Auxerre, dans la crypte de l’abbaye Saint Germain.
(A partir du 11e siècle, on a donné son nom au village qui s’appelait autrefois Cora ou Chora puis Corae Vicus à l’époque mérovingienne). Chora a été une place forte construite par l’armée romaine, sur une colline qui surplombe la Cure.



Saint Léger, évêque d’Autun, martyr (616-678)
Appartenant à la noblesse franque, il fut élevé à la cour du roi Clotaire II.
Ordonné prêtre, il devint abbé de l’abbaye St Maixent (règle de Saint Benoît), puis évêque d’Autun.
D’abord mutilé par le maire (Ebroin) de cette ville, à la suite de querelles politiques (on lui crève et les yeux et coupe la langue), il est abandonné, laissé pour mort, dans une forêt. Là, un soldat le trouve et le soigne. Mais quelques années plus tard il est emprisonné à Fécamp et c’est là qu’il sera exécuté.


Saint Loup - ou Saint Leu - évêque de Troyes (383-478)


Même si Troyes ne fait pas partie de la Bourgogne, nous avons inclus cet évêque remarquable parce qu’il était originaire de Toul, qui à l’époque appartenait à la "Haute Burgondie", mais aussi parce qu’il a été ami de Saint Germain.
L’évangélisation de la Gaule s’établit à Troyes et lui donne son premier évêché au IVe siècle.
Lou y devient évêque en 426 après de nombreuses années passées au monastère de Lérins.
Il réunit un concile dans sa cité et est choisi par ses pairs, avec Germain d’Auxerre, pour aller prêcher en Grande Bretagne contre l’hérésie pélagienne qui s’y était propagée rapidement.

Les deux évêques, selon la tradition, passent par Nanterre et y rencontrent la jeune sainte Geneviève à laquelle Germain remet une pièce de monnaie symbolique avant de la consacrer à Dieu. En 451, Geneviève à Paris et Loup à Troyes protègent héroïquement leur cité contre Attila et son armée.
Loup se livre comme otage et suit donc l’armée d’Attila jusqu’au Rhin, où l’on décide de le libérer et il revient donc sain et sauf de ce périple.
Il meurt finalement à Troyes en 479 (un 16 juin).
La première origine de l’abbaye de Saint Loup remonte au Ve siècle. Selon la légende, Loup aimait à se retirer hors des murs de la petite cité gallo-romaine pour méditer sur le terrain actuel de l’abbaye, qui n’était alors que forêt et broussailles. Il fonda un monastère hors du quadrilatère que formait alors la petite cité d’Augustobona, sur l’actuel emplacement de Saint Martin Es Aires, pour abriter ses nombreux disciples. A sa mort, Saint Loup fut inhumé dans cette chapelle, et la jeune abbaye jusque-là dénommée "Notre Dame hors les murs" fut rebaptisée Saint Loup.